Le burn-out et le bore-out inquiètent les chefs d’entreprises

Au fil des années, le bien-être au travail est devenu une thématique de plus en plus importante dans la gestion des sociétés. Un phénomène qui semble d’ailleurs se traduire dans les chiffres, comme l’indique une enquête menée par Acerta auprès de 470 CEO belges.

Selon celle-ci, 23 % des chefs d’entreprise craignent que leur personnel développe des problèmes de santé liés à leur vie professionnelle. Un chiffre en nette hausse comparé à la précédente étude de 2015. A l’époque, ils n’étaient que 10 % à s’inquiéter pour leurs collaborateurs.

Toutefois, 43 % d’entre eux ne prévoient pas une augmentation du nombre de problèmes de santé. Les CEO se concentrent de moins en moins sur les manquements et acceptent que leur personnel ne soit pas infaillible. Se concentrer uniquement sur les manquements en matière de performances est de plus en plus rare.

Si les employeurs semblent plus compréhensifs, les employés aussi osent davantage partager leur ressenti. Auparavant, les travailleurs qui souffraient de burn-out donnaient simplement leur certificat sans en parler. Aujourd’hui, ils osent beaucoup plus s’exprimer. C’est bénéfique car cela permet de réagir pour essayer de trouver une solution.

L’importance du capital humain

Pour éviter les déprimes au boulot, certaines entreprises mettent désormais en place de véritables politiques autour du bien-être, comme chez Ericsson, qui compte 500 travailleurs sur son site de Zaventem. Cette société de services se repose principalement sur le capital humain. Le bien-être est donc un sujet très important car c’est par les gens que l’on obtiendra des résultats.

L’entreprise a par exemple formé des personnes de confiance auxquelles le personnel peut se confier si besoin. Ce ne sont ni des personnes de la hiérarchie, ni des ressources humaines car il y a parfois une réticence à s’exprimer avec eux, de peur que leurs problèmes se sachent ailleurs. Ce sont donc des volontaires qui ont été formés qui s’en occupent.

D’autres mesures ont été mises en place comme l’instauration d’un programme d’accompagnement pour les personnes en burn-out.

Si ce phénomène semble désormais bien connu, le surmenage n’est pas le seul mal que redoutent les chefs d’entreprise. Selon l’étude, l’émergence du bore-out, l’ennui profond, inquiète également les sociétés.

Là aussi, certaines tentent de s’armer pour permettre aux employés de s’épanouir sur leur lieu de travail. Il est possible qu’à un moment de sa carrière le collaborateur ait envie d’autre chose. C’est parfois difficile de parler avec son manager. L’entreprise Ericsson a donc cherché des solutions avec la formation de jobcoachs qui aident les travailleurs souhaitant apporter des changements dans leur fonction.

Si les initiatives se multiplient, le problème du bien-être au travail n’est pas uniquement à traiter du côté de l’employeur. Le burn-out est en réalité un problème de société qui ne peut pas uniquement se limiter au travail. Chacun est le CEO de sa propre vie et malgré toutes les mesures que l’employeur peut prendre, la manière dont la personne abordera les choses est cruciale.

(Source: Le Soir, 9 août 2017)