Le nombre des malades de longue durée en Belgique a fortement augmenté ces dernières années, pour atteindre 320.000 personnes. Soit un doublement en dix ans. Cette situation s'explique notamment par la suppression de la prépension et du crédit-temps sans motif.

Maladie de longue durée liée au travail

De plus en plus de personnes quittent le marché du travail contraints par la force des choses. Le nombre de troubles physiques augmente, de même que le nombre de burn-outs et dépressions.

Ces dernières années, les gouvernements fédéraux ont pris différentes mesures en vue d'allonger la carrière de tous les travailleurs. L'âge de la pension a été reculé et la prépension de même que le crédit-temps sans motifs ont été supprimés. De cette manière, deux "systèmes de pause" ont été gommés.

Les deux groupes les plus importants de personnes en maladie de longue durée, sont les personnes souffrant de lombalgies et les personnes atteintes de troubles psychiques, comme la dépression et le burn-out. Les deux sont liés au travail. Cela indique qu'il y a une inadéquation entre ce que les travailleurs sont aptes à faire et ce qui est exigé d'eux.

Travail soutenable

Le Ministre de l'Emploi Kris Peeters a fait du "travail soutenable" l'un des fers de lance de sa politique. Ces dernières années, différentes séances de sensibilisation et de formation à destination des employeurs, responsables RH et conseillers en prévention ont été mis en place dans le cadre de la prévention du stress et du burn-out. Le Ministre examinera prochainement, en concertation avec les partenaires sociaux, les services de prévention et les médecins du travail, quelles initiatives supplémentaires peuvent être prises.

Reprise du travail

La prévention est une chose, la réintégration des malades de longue durée sur le marché du travail en est une autre.

Certaines entreprises abuseraient du système de maladie de longue durée pour se débarrasser des travailleurs âgés aux frais du contribuable. Des contrôles ciblés permettraient de loger ce petit nombre de cas de "fausse invalidité", mais la prévention reste l'élément clé pour faire diminuer le grand groupe des malades de longue durée. Il faut motiver et encourager les personnes et montrer qu'investir dans des travailleurs en bonne santé est payant à terme.

Un rôle important est dévolu aux employeurs, qui doivent davantage promouvoir l'exercice physique, une alimentation saine et une bonne santé mentale. Dans les entreprises qui tiennent compte de ces différents aspects, le nombre de personnes qui décrochent et la rotation de personnel sont nettement moindres.

Une autre recommandation consiste à intégrer plus de travail sur mesure dans la politique de prévention. De cette manière, il est possible de proposer, à un travailleur dans la cinquantaine qui n'est plus apte physiquement ou mentalement à exercer son métier, une fonction plutôt d'accompagnement ou de coordination. Les travailleurs qui ont été malades pendant une longue durée peuvent rarement reprendre le travail à temps plein. Le travail à mi-temps constitue un équilibre optimal pour nombre d'entre eux.

(Source: De Morgen – 19 mars 2016)