Trois femmes enceintes ou jeunes mères sur quatre sont confrontées à au moins une forme de discrimination sur leur lieu de travail. C'est ce qui ressort d'une étude de l'Institut pour l'Égalité des Femmes et des Hommes (IEFH). L'Institut lance la campagne "Maman reste à bord", laquelle vise à rappeler leurs droits aux femmes.

Enquête

En 2016, l'IEFH a reçu 73 signalements de discrimination à l'encontre de femmes enceintes ou de mères au travail. Or, ce nombre n'est que la partie émergée de l'iceberg. Un sondage mené par l'Institut auprès d'environ 900 femmes enceintes ou jeunes mamans a révélé que trois quarts d'entre elles avaient déjà été confrontées à une ou plusieurs formes de discrimination en raison de leur grossesse ou maternité.

Selon l'étude, 22 % des travailleuses enceintes ont déjà été victimes de discrimination directe, comme du harcèlement ou un licenciement, et 69 % ont déjà été confrontées à de la discrimination indirecte, comme la non-obtention d'une prime en raison d'une présence réduite.

Plus de la moitié des femmes ont indiqué que l'employeur n'avait pas procédé à une analyse des risques, ce qui est pourtant une obligation légale. Cette analyse des risques consiste à vérifier, pour chaque fonction, l'existence de risques éventuels pour la santé de la mère ou de l'enfant à naître. Ces risques peuvent aller de la présence de substances nocives au fait de devoir traîner des charges lourdes. Procéder à ce type d'analyse est également un bon moment pour réorganiser le travail, de façon à ce que l'absence temporaire de la femme enceinte/jeune maman n'occasionne pas trop d'inconvénients pour ses collègues.

Campagne

Une nouvelle campagne de l'IEFH est destinée à sensibiliser les femmes qui sont victimes de discrimination en raison de leur grossesse ou de leur maternité. Le slogan de cette campagne est "Nous sommes heureux de vous annoncer la naissance d'Emma. Au boulot, ils le sont moins". Par le biais d'affiches, d'une carte postale, d'un dépliant et d'un guide d'information sur les médias sociaux, dans les mutualités et chez les gynécologues, l'Institut entend convaincre les femmes qu'elles n'ont pas à être discriminées, rejetées ou harcelées en raison de leur grossesse.

L'Institut encourage les femmes à s'informer et à déposer un signalement via le numéro vert 0800/12 800. Les experts de l'IEFH apportent leur aide gratuitement s'il est question de discrimination et recherchent ensuite une solution. Si possible par le biais d'une médiation, sinon devant la Justice.

Plus d'informations sur cette campagne sur le site web de l'IEFH: Campagne Maman reste à bord.