Le cancer est la première cause de mortalité d'origine professionnelle en Europe. Afin d'endiguer les risques de santé sur le lieu de travail, la Commissaire européenne à l'Emploi, Marianne Thyssen, propose un durcissement des règles relatives à l'exposition aux substances cancérigènes. Une réduction du nombre de décès dus au cancer de l'ordre 100.000 personnes sur 50 ans, telle est l'ambition de ces mesures plus strictes en matière d'exposition aux substances cancérigènes, telles que la poussière de quartz, notamment dans la construction.

Des valeurs limites plus strictes pour les agents cancérigènes

Depuis 2004, l'Europe s'est dotée d'une directive qui fixe les valeurs limites ou concentrations maximales pour les substances cancérigènes. La Commission européenne propose un durcissement des valeurs limites d'exposition à 13 agents cancérigènes. D'ici la fin de l'année, des règles plus strictes devraient également être adoptées pour une dizaine d'autres substances.

Selon la Commission européenne, au moins 20 millions de personnes sont exposées à un ou plusieurs des agents cancérigènes qui tomberont sous le coup du durcissement des règles. Le cancer est responsable de 57% des décès liés au travail.

La Commission européenne espère ainsi sauver 100.000 vies au cours des 50 prochaines années. Pour ce faire, elle mise essentiellement sur une réduction de l'exposition à la poussière de quartz. Il est difficile d'établir une estimation précise, parce que, selon les experts, il peut se passer 50 ans entre l'exposition à un agent cancérigène et l'apparition de la maladie.

En restreignant les valeurs limites partout au sein de l'Union européenne, la Commission entend éviter que les pays possédant une législation plus dure en matière d'agents cancérigènes ne subissent un désavantage concurrentiel par rapport aux entreprises établis dans des pays où la législation est plus laxiste.

Poussière de quartz

L'exemple le plus parlant d'agent cancérigène dangereux, est la poussière de quartz, une substance qui se libère lors du disquage de dalles et bordures en béton ou de grès.

La poussière de quartz provoque notamment la pneumoconiose, qui était, jusque dans les années 90, la principale maladie professionnelle en Belgique. Les poussières fines qui se libèrent lors du disquage sont aussi associées à un risque accru de cancer, même si le monde scientifique n'est pas à 100% unanime sur le sujet.

70% des personnes exposées à la poussière de quartz travaillent dans la construction. Mais d'autres secteurs, comme l'industrie verrière, sont aussi concernés par une forte exposition à la poussière de quartz.

Actuellement, la norme d'exposition à la poussière de quartz en vigueur en Belgique est de 100 microgrammes par mètre cube, soit à peu près la même qu'en France et en Allemagne. Les Pays-Bas imposent une norme de 75 microgrammes. Les nouvelles valeurs limites que la Commission propose actuellement, impliqueraient une réduction par deux de la valeur limite dans notre pays.

L'utilisation de masques anti-poussières permet une exposition plus longue. L'utilisation d'eau durant le disquage ou d'un aspirateur permet de continuer à disquer tout la journée.

Poussières de bois

Les valeurs limites d'une autre substance utilisée dans la construction, à savoir les poussières de bois durs, sont également durcies. Les poussières de bois provoquent notamment le cancer nasal.

(Source: De Tijd, 13 mai 2016)

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