Vivre, travailler et le COVID-19: premiers constats de l’enquête d’Eurofound

03.06.2020
La Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail (Eurofound) a lancé le 9 avril 2020 une enquête en ligne de grande ampleur, dans et en dehors de l’Union européenne (UE), visant à cerner les effets économiques et sociaux immédiats de la pandémie de COVID-19.

Cette enquête intitulée "Vivre, travailler et le COVID-19" a pour objectif d’analyser l’impact sur le bien-être, le travail et le télétravail ainsi que sur la situation financière des personnes vivant en Europe. Elle comporte un ensemble de questions pertinentes pour les personnes parmi les divers groupes d’âge et les différentes situations de vie.

La plupart des questions sont basées sur l’enquête d’Eurofound sur la qualité de vie en Europe (EQLS) et sur l’enquête européenne sur les conditions de travail (EWCS), tandis que d’autres questions sont nouvelles ou ont été adaptées à partir d’autres sources, comme les statistiques communautaires sur les revenus et les conditions de vie (EU-SILC).

Principaux constats

  • Les pays les plus durement touchés par la pandémie sont ceux qui constatent l’impact le plus significatif sur leur bien-être. Les constatations en provenance de certains pays sont particulièrement frappantes, comme en France où les résultats sur le plan de la satisfaction dans la vie sont aujourd’hui à leur plus faible niveau par rapport aux enquêtes réalisées avant la crise.
  • Plus de la moitié des répondants de l’Union européenne sont inquiets à propos de leur avenir à la suite de la crise du COVID-19, avec seulement 45 % qui se sentent optimistes. Contrairement aux enquêtes menées avant la pandémie, des pays comme la France, la Belgique, l’Italie et la Grèce constatent une baisse de l’optimisme au-dessous de la moyenne de l’UE.
  • Dans toute l’Europe, les personnes rapportent des niveaux de confiance dramatiquement faibles dans l’UE et dans leur gouvernement national, en particulier dans plusieurs Etats membres qui sont traditionnellement pro-UE, comme la France, l’Italie et l’Espagne, ce qui soulève des questions fondamentales sur la façon dont l’action de l’UE est perçue durant la crise.
  • A ce stade, plus d’un quart des répondants dans toute l’Union européenne déclarent une perte d’emploi, qu’elle soit permanente (23 %) ou temporaire (5 %), les jeunes hommes étant les plus touchés. La moitié de ceux qui travaillent voient également leur temps de travail réduit, en particulier dans des pays comme la Roumanie, l’Italie, la France, Chypre et la Grèce. Les pays nordiques ont pour leur part déclaré le moins de réductions du temps de travail.
  • Près de 40 % des Européens déclarent que leur situation financière est pire qu’avant la pandémie, ce qui représente le double des chiffres rapportés dans les enquêtes avant la crise. Près de la moitié des répondants indiquent que leur ménage n’arrive pas à joindre les deux bouts, et plus de la moitié déclarent qu’ils ne peuvent pas maintenir leur niveau de vie pendant plus de trois mois en l’absence d’un revenu. La situation est encore plus dramatique pour les trois quarts des chômeurs qui ne peuvent pas survivre plus de trois mois, et 82 % indiquent que leur ménage a des difficultés à joindre les deux bouts.

Plus d’informations

Le rapport sur l’enquête est disponible en anglais sur le site d’Eurofound: Living, working and COVID-19: First findings – April 2020.