Comment peut-on soutenir les travailleurs atteints d'un TMS chronique d'un point de vue psychosocial?

Update 05/10/2023

Bien qu'une intervention précoce soit essentielle pour éviter que les troubles musculosquelettiques (TMS) ne deviennent chroniques, les personnes souffrant de troubles chroniques doivent être soutenues pour retourner et rester au travail. Outre les conséquences physiques, les facteurs de risque psychosociaux peuvent exacerber les TMS et entraver le retour au travail. Il est fondamental d'y remédier pour créer des lieux de travail sûrs, sains et inclusifs.

L'impact personnel des TMS chroniques

Les troubles musculosquelettiques chroniques sont des troubles de longue durée qui affectent les muscles, les os, les articulations, les tendons et les tissus de liaison. Il peut s'agir d'arthrite, de goutte et d'ostéoporose, ainsi que d'affections sans cause précise (par exemple, des douleurs au dos ou aux épaules).

Ces problèmes limitent souvent les tâches et les activités qu'un travailleur peut accomplir confortablement. Il est important de tenir compte également des facteurs psychosociaux, car la peur de la douleur ou de l'avenir et le stress peuvent avoir un impact majeur sur la décision de reprendre ou non le travail. Le stress, par exemple au travail, peut lui-même déclencher une réaction de douleur. Toutefois, avec le soutien adéquat, les travailleurs peuvent être motivés pour revenir et rester au travail.

Principes clés pour la prise en charge des maladies chroniques au travail

Le point de départ est toujours que l'employé doit se sentir valorisé et que l'organisation s'engage à aider les gens à rester au travail. Une culture de communication ouverte et d'écoute, avec les canaux nécessaires pour la faciliter, est également fondamentale. Cela contribuera à réduire la crainte de l'employé de retourner au travail malgré son état. Les employeurs doivent également être conscients de la nécessité de se conformer aux réglementations en matière de santé et de sécurité et à la législation sur l'égalité de traitement. 

Une évaluation individuelle et holistique des risques doit être utilisée pour identifier les facteurs de risque tant ergonomiques que psychosociaux. Ces facteurs de risque doivent être traités dans le cadre du plan de réintégration. Les solutions pour s'attaquer aux facteurs de risque tant physiques que psychosociaux sont souvent simples et peu coûteuses. En général, une combinaison de mesures est nécessaire. Par exemple, des équipements ergonomiques, en conjugaison avec un retour progressif au travail, avec un travail flexible et avec la possibilité de prendre des pauses, là où cela est nécessaire, peuvent aider l'employé affecté à se sentir plus maître du processus. 

Le soutien psychosocial est essentiel pour un retour réussi au travail, et il est important que le superviseur, le service des RH et les collègues coordonnent leurs efforts pour soutenir l'employé. En outre, les interventions en matière de soins de santé et les autres formes de soutien externe peuvent inclure la gestion de la douleur ainsi que des conseils et une thérapie axés sur le travail. Cela peut nécessiter un congé.

Étude de cas: retour au travail en tant qu’agent d’entretien dans un hôpital

Ces dernières années, un agent d'entretien dans un hôpital s'est plaint de douleurs lombaires persistantes et a pris de courtes périodes de congé de maladie, recevant du traitement contre la douleur et de la physiothérapie. Puis une hernie discale l'a obligée à s'absenter du travail pendant près de deux mois. Heureusement, l'hôpital avait une politique de santé qui prévoyait le retour au travail. Ce processus a commencé dès le premier jour de son congé de maladie, le superviseur maintenant un contact de soutien. En collaboration avec un membre de l'équipe de réinsertion, un expert SST et un médecin du travail, les ajustements nécessaires ont été apportés aux tâches et à l'équipement de l'employée pour favoriser sa réadaptation.

Une communication ouverte s'est avérée essentielle lorsqu'il est apparu que l'employé avait fait des heures supplémentaires en raison de difficultés financières, ce qui a conduit à l'apparition des TMS. Une assistante sociale est intervenue pour traiter sa situation économique personnelle. Grâce à tous ces changements, l'employé a réussi à retourner et à rester au travail, et le service a retenu un employé compétent. 

En tenant compte des facteurs de risque psychosociaux ainsi que des facteurs de risque physiques, les employeurs peuvent procéder aux ajustements raisonnables nécessaires pour faciliter un retour au travail réussi. Cela leur permet de maintenir la productivité et l'efficacité. Pour le travailleur, le fait de continuer à travailler est associé à une meilleure santé physique et à un meilleur bien-être psychologique. Cela est particulièrement important car la population européenne vieillit et le nombre de personnes souffrant de troubles musculosquelettiques chroniques augmente.

Plus d'informations

(Source: ‘Healthy Workplaces Campaign News’ – octobre 2022: “How can we support workers with chronic MSDs from a psychosocial perspective?”)