29.03.2023

Le 14 mars 2023, Karolien van Nunen a défendu son doctorat en sciences de la sécurité à l’Université d’Anvers (Chaire Vandeputte), intitulée "Safety Cultivation. An integrative approach to improve organisational safety".

Le présent article présente un résumé du doctorat, se penche sur les 10 ans d’existence du master en sciences de la sécurité et fait référence à la série "Arbeid in Beeld" (Travail en images).

À propos de la recherche doctorale

Pendant sa recherche, van Nunen s’est concentrée sur la culture de la sécurité dans les organisations. "Le concept a déjà fait l'objet de nombreuses recherches scientifiques", explique van Nunen. "Mais presque systématiquement, il est présenté de manière beaucoup trop simple. Mais la sécurité, c'est bien plus qu'éviter les incidents."

Van Nunen a développé un cadre intégral et interdisciplinaire pour une culture de la sécurité dans les organisations, lequel prend en compte les besoins du terrain. Il comprend également un instrument d'évaluation, un outil qui tend un miroir aux entreprises.

Des entretiens et des groupes de réflexion ont été organisés avec 84 professionnels et experts issus du terrain. Près de 750 travailleurs ont également participé à la validation de l'outil d'évaluation. En effet, il y a bien plus que ce qui est objectivement mesurable et observable. Van Nunen explique: "Il est facile de mesurer le nombre d'accidents, mais si votre entreprise connaît parfois un accident, cela ne signifie pas nécessairement que la culture de la sécurité y est mauvaise. Il faut également tenir compte du sentiment de sécurité, des attitudes et des perceptions."

Van Nunen a développé le ‘Integrated Safety Culture Assessment’ (ISCA), un instrument d’évaluation appliqué qui tient compte des aspects technologiques, humains et organisationnels. Le nouvel outil cartographie tous les aspects, ce qui se traduit par un score détaillé pour chaque domaine de la culture de la sécurité.

Pour les observations non observables, un total de 87 questions ont finalement été élaborées, dont 79 pour les salariés, 72 pour les managers, 62 pour les responsables à la sécurité et 38 pour les partenaires externes. Ceux-ci sont regroupés en 21 groupes (en anglais):

  • Supervisor commitment & leadership
  • Dealing with accidents
  • Dealing with near-misses
  • Victim blaming
  • Management commitment
  • Priority for safety
  • Employee commitment
  • Involving employees
  • Safety department commitment
  • Impact safety department
  • Commitment towards external parties
  • Commitment from external parties
  • Supporting environment: time and people
  • Supporting environment: safety education
  • Supporting environment: addressing inconveniences
  • Supporting environment: safety rules
  • Personal priorities
  • Safety responsibilities
  • Intention for proactive safety behaviour
  • Overall safety knowledge & competence
  • Safety knowledge & competence during safety problems
  • Trust in the organization
  • Intention to behave safely/unsafely
  • Intention to behave safely/unsafely under pressure

Van Nunen: "Il ne s'agit pas d'un instrument "taille unique" [...] L’instrument prend en compte les besoins spécifiques et le contexte de l'entreprise. Sur la base de cet outil, une organisation peut élaborer une stratégie d'amélioration très ciblée."

Toutefois, en raison des grandes différences entre les entreprises et les secteurs, il n’est pas possible de comparer les scores de plusieurs entreprises. Van Nunen déclare: "Le score est principalement destiné au benchmarking interne: l'ISCA cartographie la culture de la sécurité, formule des recommandations et vise en fin de compte à apporter des changements qui conduisent à une amélioration de la culture de la sécurité."

À l’occasion des questions du jury, composé des prof. ém. dr. Josse Van Steenberge (président), prof. dr. Koen Ponnet et prof. dr. Genserik Reniers (superviseurs), prof. dr. Olga Aneziris, prof. dr. Paul Swuste, prof. dr. Peter Vlerick et prof. dr. Kenneth Sörensen, le lien a également été fait avec la culture de la sécurité alimentaire qui a été reprise dans le règlement 2021/382/UE modifiant les annexes du règlement (CE) n° 852/2004 du Parlement européen et du Conseil relatif à l’hygiène des denrées alimentaires en ce qui concerne la gestion des allergènes alimentaires, la redistribution des denrées alimentaires et la culture de la sécurité alimentaire.

Sur les sites de l’Université technique de Delft et de l’Université d’Anvers, vous pouvez consulter les publications suivantes de van Nunen:

Certaines sont liées à son doctorat (en anglais):

Plus d'informations à ce sujet:

Le master en sciences de la sécurité existe depuis 10 ans

En 2022, le master en sciences de la sécurité a fêté ses 10 ans d’existence. L'objectif était notamment d'apporter un éclairage beaucoup plus scientifique à la pratique de la sécurité. C'est pourquoi Gilbert Vandeputte a investi dans un doctorat et une Chaire. Le doctorat susmentionné en est une suite. Dans le cadre de la formation en sciences de la sécurité, les étudiants organisent également une série de conférences. Vous pouvez retrouver ce point dans l’article suivant sur ce site BeSWIC: Le stress technologique: un nouveau risque psychosocial?.

Vous trouverez davantage d’informations sur cet anniversaire sur le site de l’Université d’Anvers: Master blaast 10 kaarsje uit.

Le premier doctorat dans le programme des sciences de la sécurité a été obtenu en 2021 par Marlies Sas. la thèse de doctorat est disponible en anglais sur le site de l'Université d'Anvers: From crime hotspot to secure hotspot Unravelling the human factors of campus security (PDF, 2,59 Mo).

À l’occasion de la remise du doctorat, l'Université d'Anvers a publié l'article suivant (en néerlandais): Veiligheid(sgevoel) op de campus.

La Belgique n’a pas de tradition riche concernant la recherche scientifique au sujet de la sécurité et de la santé (bien-être), de la sécurisation et de la planification d’urgence. L’article suivant sur ce site BeSWIC se penche sur le sujet: Les pompiers de demain: recherches scientifiques et autres documents.

Travail en images

La couverture du doctorat de Karolien van Nunen est la peinture "Les Constructeurs" de Fernand Léger (1881-1955). À l'instar de l'appréciation de l'artisanat par Léger (selon lui, il n'y a pas de différence entre un artiste et un artisan), également caractérisée par des formes géométriques et des éléments mécaniques, cette thèse soutient la collaboration avec le terrain et l’appréciation de celui-ci. En outre, ce tableau reflète une certaine complexité, ce qui est conforme au thème de cette thèse, à savoir la culture de la sécurité organisationnelle en tant que concept complexe et à multiples facettes.

L'image montre la peinture "Les Constructeurs" de Fernand Léger, qui représente un ouvrier au milieu de plusieurs structures géométriques liées à l'industrie.

Une série d'articles intitulés "Arbeid in Beeld" (Travail en images) ont été publiés ces dernières années dans la revue TtA (tijdschrift voor toegepaste Arbowetenschap). Ces articles donnent une place centrale à des photos, des images et des peintures d'artistes, tels que Fernand Léger, datant de différentes époques et ayant un rapport avec le travail. Vous trouverez ci-dessous les 11 articles, via le site de la ‘Nederlandse Vereniging voor Arbeidshygiëne’ (en néerlandais):

Lors de la rénovation de la station de métro Arts-Loi, qui a duré 5 ans, il y avait une exposition temporaire avec des photos de Jeroen De Vlaminck. De Vlaminck rendait hommage aux ouvriers qui travaillaient sur le chantier. Lisez la nouvelle sur le site de la STIB: Arts-loi : une station plus claire.

Les tunnels du métro bruxellois regorgent aussi d’œuvres d’art. Pour plus d'informations à ce sujet, consultez le site de la STIB: Le métro bruxellois : la plus grande galerie d'art souterraine à Bruxelles.

(Source: Université d’Anvers– mars 2023: “Veiligheid is veel meer dan ongevallen vermijden”)