04.03.2022

En 2021, 13 agressions par jour en moyenne (4.787 au total pour l’année) ont été constatées à l’encontre du personnel de la SNCB, de la STIB, de De Lijn et du TEC. Il s’agit d’une hausse de 23% par rapport à 2020, ce qui suscite l’inquiétude. Ces violences ont un impact psychologique conséquent et engendrent de nombreuses incapacités de travail. Ensemble, les CEO et le personnel des 4 sociétés de transport en commun ainsi que les 4 ministres de la Mobilité disent STOP et lancent un appel au respect.

Cet article vous informe sur les chiffres et actions, d’autres métiers et secteurs sujets aux agressions, les questions parlementaires concernant les agressions et les chiffres relatifs au nombre de dossiers "bien-être psychosocial" entre 2017 et 2020 dans les 10 services externes belges pour la prévention et la protection au travail.

Chiffres et actions

Pour les transports en commun, on constate en moyenne 25% d’agressions physiques (avec coups, blessures et violence) et 75% d’agressions verbales (avec menaces et insultes). Pour le personnel de la SNCB, il est question d’agression physique dans 40% des cas. Tant les accompagnateurs de train, les conducteurs de bus, de tram et de métro, les agents de sécurité, les personnes qui informent les voyageurs ou les collaborateurs des guichets sont concernés.

La plupart du temps, les agressions font suite à des discussions avec des voyageurs qui ne disposent pas d’un titre de transport valide ou qui ne respectent pas les mesures sanitaires. On retrouve également des infractions aux règlements internes, des agressions gratuites ou des personnes qui ont un comportement perturbateur.

En 2021, pour les 4 entreprises, ces faits ont causé au total près de 440 accidents du travail et 11.433 jours d’incapacité de travail en conséquence d’agressions physiques et verbales. Les 4 sociétés de transport proposent systématiquement à leurs collaborateurs un soutien psychologique à la suite d’une agression. De nombreux collaborateurs qui reprennent le service suite à une agression témoignent aussi de la difficulté de reprendre le chemin du travail.

Les 4 sociétés de transport insistent auprès de la justice pour que tout acte d'agression soit poursuivi et pour qu’une tolérance zéro soit appliquée. Ensemble, les CEO des 4 sociétés de transport, Sophie Dutordoir (SNCB), Brieuc de Meeûs (STIB), Vincent Peremans (TEC) et Ann Schoubs (De Lijn) et leurs Ministres respectifs, Georges Gilkinet, Elke Van den Brandt, Philippe Henry et Lydia Peeters condamnent fermement tout acte d’agression.

Les différents opérateurs ont aussi mis en place des programmes de formation pour leurs collaborateurs en contact direct avec la clientèle afin que ceux-ci réagissent de manière adéquate et préviennent l’aggravation des situations de conflit.

On travaille en outre au renforcement des équipes de sécurité. En collaboration avec les services de police, les services de contrôle et de sécurité mènent aussi des actions de contrôle ciblées à grande échelle. La couverture des zones avec surveillance caméra s’est aussi élargie pour tous les opérateurs. Dans ce contexte, il est également utile de se référer au document "Enquête de contrôle quant à l’exercice, par les services de sécurité des sociétés de transports en commun, plus particulièrement le service de sécurité de la SNCB (Securail) et le service de sécurité de la STIB, des compétences qui leur sont octroyées" du Comité P.

Enfin, les opérateurs mènent aussi régulièrement des campagnes qui interpellent le citoyen et incitent à manifester une solidarité et un respect envers les autres voyageurs et le personnel des transports en commun.

Vous trouverez davantage d’informations au sujet des différentes campagnes dans les articles suivants:

Articles plus anciens

Dans le passé, de nombreux articles ont déjà été consacrés au sujet des agressions dans le contexte des transports en commun. Quelques exemples:

Au milieu de l’année 2021, le Syndicat indépendant pour Cheminots (SIC) a également abordé l’augmentation des agressions envers le personnel. Consultez l’article suivant sur le site du SIC: Augmentation inquiétante des agressions envers le personnel Le SIC tire la sonnette d’alarme.

Agressions dans d’autres métiers et secteurs

Outre le personnel des transports en commun, le personnel soignant (médecins, infirmiers, ambulanciers,...), les policiers, les pompiers, les éboueurs, les agents des recyparcs, etc. peuvent être confrontés à des agressions. Plus d’informations à ce sujet dans les articles suivants du site de BeSWIC:

Au printemps 2021, plusieurs cas d’agression ont eu lieu dans des recyparcs bruxellois. L’article suivant, entre autres, a été publié sur le site de la RTBF: La sécurité dans les Recyparks bruxellois en discussion après trois agressions.

Au cours de la “week van het afvalteam” (du 15 au 21 novembre 2021 inclus), la Vereniging van Vlaamse Steden en Gemeenten (VVSG) et Interafval ont de nouveau appelé au respect du travail de chacun dans les collectes de déchets. Les chiffres relatifs aux agressions et/ou à la violence physique (en comparaison avec les chiffres de 2017 et 2019) sont consultables dans l’article en néerlandais de la VVSG: Nog steeds te veel agressie tegen afvalophalers

Les agressions dans d’autres services publics sont illustrées dans l’article suivant sur le site d’Alterechos: Agressions: quels dispositifs dans les services publics?.

Les agressions peuvent se produire dans n'importe quel secteur et également dans la vie de tous les jours (par exemple, dans la circulation). C’est ce qui ressort aussi de l’étude du Sociaal-Economische Raad van Vlaanderen (SERV) “Voorkomen dat een vonk vuurwerk komt” (en néerlandais), qui cite 7 autres exemples que les transports en commun et un hôpital général.

Dans l’enseignement aussi, on subit parfois des agressions, ce qu’illustre l’article suivant en néerlandais sur le site de Medi-Sfeer: Agressie in het onderwijs neemt opnieuw licht toe.

En outre, le secteur non marchand dispose d'un centre de connaissances et d'expertise sur la gestion des comportements agressifs ICOBA (“Iedereen COmpetent in het Beheersen van Agressie”).

Questions parlementaires

Des questions parlementaires ont déjà été posées au sujet des agressions. Voici ci-dessous plusieurs exemples de questions posées au Parlement flamand (en néerlandais):

Évolution des chiffres

Le groupe de travail "bien-être psychosocial" de co-prev, l’association de tous les services externes belges pour la prévention et la protection au travail, a analysé l’évolution des chiffres relatifs aux agressions au travail des conseillers en prévention bien-être psychosocial des 10 services externes belges pour la prévention et la protection au travail entre 2017 et 2020.

Là où les chiffres ont augmenté jusqu’en 2019, une légère baisse est perceptible en 2020, peut-être en raison de la crise du Covid-19. Consultez l’article suivant sur le site de co-prev: Chiffres Bien-être psychosocial au travail.

Plus d’infos sur les risques psychosociaux