11.09.2020

Chez les travailleurs belges souffrant de problèmes de santé liés au travail, 57% de ces problèmes concernent des douleurs physiques. 

C’est ce qui ressort des chiffres-clés de l’ergonomie en Belgique, publiés par l’association professionnelle flamande d’ergonomie, la "Vlaamse Beroepsvereniging voor Ergonomie" (VerV), et basés sur une étude européenne menée dans les 27 Etats-membres.

Les douleurs au dos, aux épaules et aux genoux liées au travail sont même deux fois plus fréquentes que les troubles psychosociaux. Dans le cadre de la prévention de l’absentéisme et de la promotion du travail faisable, une attention accrue doit être accordée à l’ergonomie au travail. C’est-à-dire l’adaptation du travail à la personne. Près d’un quart de ces travailleurs souffrant de douleurs physiques déclarent en effet ne pas pouvoir exercer leur travail jusque 60 ans.

La charge physique est la cause première

Les douleurs physiques liées au travail se rencontrent principalement dans les secteurs de la construction, des soins de santé, de la production et de la logistique. Ces secteurs se caractérisent par la nécessité de soulever et déplacer souvent de lourdes charges. Toutefois, le facteur de risque physique le plus répandu est la position assise sur une longue durée. Dans 74% des emplois, les travailleurs doivent rester assis pendant plus du quart de leur temps de travail. Cela concerne bien sûr essentiellement des travailleurs de bureau.

Bien que les charges lourdes constituent un facteur de risque important pour la surcharge physique, les facteurs de risque “travail debout” (69 %), “travail répétitif” (61 %) et “position de travail inconfortable” (43 %) sont également courants. L'ergonome est le spécialiste de l'analyse de ces facteurs de risque et de la conception de solutions pour rendre le travail moins pénible. Il reste encore beaucoup de progrès à faire dans les secteurs mentionnés.

Douleurs de l’appareil locomoteur omniprésentes

Deux-tiers des travailleurs déclarent avoir souffert, au cours de l’année dernière, de douleurs au dos, aux membres supérieurs et/ou aux membres inférieurs.

Pour près de la moitié des travailleurs (46%), ces douleurs concernaient le dos. Les douleurs aux épaules, dans la nuque et aux poignets sont citées par 44% des travailleurs. Ces douleurs sont moins connues, mais presque aussi fréquentes que les douleurs au dos. Le top trois des douleurs physiques est complété par les douleurs aux hanches, genoux et pieds, que 36% des travailleurs belges ont subies au cours des douze derniers mois.

 

Dos

Membres supérieurs

Membres inférieurs

Construction

52%

54%

41%

Soins de santé

47%

46%

31%

Production

46%

43%

28%

Logistique et transport

46%

37%

26%

% de douleurs de l’appareil locomoteur au cours des 12 derniers mois

Les chiffres des maladies professionnelles confirment cette tendance. Sur l’ensemble des maladies professionnelles reconnues, 69% étaient liées à des douleurs de l’appareil locomoteur. Les douleurs les plus fréquentes concernent les affections tendineuses des membres supérieurs, qui représentent 33% de toutes les demandes de reconnaissance de maladie professionnelle.

Une maladie professionnelle est caractérisée par un lien direct et causal avec le travail. En d'autres termes, le travail est la cause. Voilà qui donne à réfléchir...

Besoin d’ergonomie

Les chiffres élevés des douleurs de l’appareil locomoteur mettent l’ergonomie en haut des préoccupations. La charge physique du travail doit être réduite. Dans les thématiques sociales que sont le travail faisable, l’allongement des carrières, les métiers lourds et les maladies de longue durée, il faut consacrer une attention accrue à l’ergonomie. Pour les services de prévention et les RH, l’ergonomie constitue le levier idéal pour accroître la faisabilité du travail et réduire l’absentéisme.

(Source : VerV)

Découvrez la fiche reprenant les chiffres-clés sur le site de VerV: Chiffres clés de l’ergonomie en Belgique 2020 (PDF, 816 KB).