02.10.2017

Les imprimantes 3D connaissent un essor fulgurant. Les analystes parlent d'une croissance de 500% d'ici cinq ans. Une bonne nouvelle pour la créativité, mais pas forcément pour la santé. Les imprimantes 3D produiraient encore plus de particules fines qu'une imprimante laser.

Croissance

Au cours des années à venir, le secteur de l'impression en 3D connaîtra une croissance substantielle. Selon le bureau Canalys, le marché représentait environ 2,5 milliards de dollars en 2013. Ce montant englobe la vente d'imprimantes 3D, de matériaux ainsi que les services connexes.

Cette année, le marché représente 3,8 milliards de dollars. Canalys estime que, dans cinq ans, le marché aura enregistré une progression de 500%, avec un pourcentage de croissance annuel de 47,5. “L'impression en 3D évolue d'un phénomène de mode vers une technologie de production. Une technologie capable de fabriquer des produits innovants et complexes”, explique Tim Shepherd, analyste senior chez Canalys.

Il y a quelques semaines, l'entreprise M3D a lancé sur le marché ce qu'elle définit elle-même comme “la première imprimante 3D abordable et conviviale pour les consommateurs”. Les prix de départ variaient de 199 à 599 dollars. Les modèles les moins chers ont directement trouvé preneurs.

Particules fines

Les principaux obstacles ont pu être surmontés, notamment le coût, le temps d'impression et la possibilité de travailler avec des couleurs, des finitions et des matériaux différents. Mais il faudra encore du temps avant que le marché n'atteigne sa maturité. “De grandes et importantes entreprises vont entrer sur le marché, pensons notamment à des géants comme HP. Cela aura un impact considérable”.

Mais la croissance a aussi son revers. Aux États-Unis, les chercheurs de l'Illinois Institute of Technology ont découvert que les imprimantes 3D émettent de grandes quantités de particules ultrafines. Il s'agit de la toute première étude qui mesure les particules dans l'air émises par des imprimantes 3D commerciales. Les chercheurs réclament davantage d'études sur les particules émises par les imprimantes 3D.

De nombreuses imprimantes 3D fonctionnent selon un processus où le plastique est chauffé jusqu'à atteindre l'état liquide et passe ensuite dans la tête d'impression pour obtenir une forme en 3D. Le passage de l'état solide au liquide et ensuite de nouveau de l'état liquide à l'état solide engendre une émission de nanoparticules. Ces particules peuvent s'insinuer dans les poumons et les voies respiratoires. Ces particules ultrafines peuvent occasionner de graves problèmes de santé, notamment des maladies cardiaques ou des affections du système respiratoire.

Pas d'aspiration

Le problème est que les imprimantes à usage domestique ne sont pas équipées d'une installation d'aspiration et de filtrage efficace. Les modèles industriels tiennent compte d'une éventuelle pollution de l'air. Les chercheurs recommandent dès lors d'utiliser les imprimantes dans des pièces suffisamment ventilées ou passantes. Donc, de préférence, pas dans une pièce de vie.

(Source: ZDNet - Site d'information technologique)