11.10.2021

Update 05/10/2023

Notre corps est fait pour bouger. Le mouvement est essentiel pour maintenir le système musculosquelettique en bonne santé et moins on bouge, plus le risque de problèmes de santé est élevé, notamment les troubles musculosquelettiques (TMS), le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, le cancer, etc. On peut réduire les effets néfastes du travail sédentaire en faisant attention à la posture que l'on adopte au travail.

Que l'on soit assis ou debout, une bonne posture ergonomique est essentielle pour prévenir les TMS. Des postures mauvaises ou inconfortables sollicitent inutilement le système musculosquelettique et peuvent entraîner, au fil du temps, une détérioration des tissus musculaires et des articulations.

Les mauvaises postures ou les postures inconfortables sont celles dans lesquelles les parties du corps se trouvent dans une position non naturelle. Maintenir ces poses inhabituelles requiert davantage de force musculaire. En conséquence, le corps a besoin de plus d'énergie et cela peut causer de la fatigue, de l'inconfort et de la douleur. Les postures non naturelles mettent également à rude épreuve les tendons, les ligaments et les nerfs, ce qui augmente le risque de blessure. Le risque de douleurs cervicales augmente si l’on maintient le cou dans un angle de 45 degrés ou plus pendant plus de 25 % de la journée de travail.

Ces postures, y compris le fait de laisser pendre ou de tourner les avant-bras ou de rester de longues périodes en position assise ou debout au même endroit, peuvent provoquer des douleurs dans le bas du dos et les membres supérieurs. Le risque augmente en cas de travail répétitif, de tension musculaire statique ou lorsque l’on exerce une pression ou que l’on essaie d’atteindre quelque chose. Même une posture correcte et naturelle maintenue trop longtemps provoque de l'inconfort voire même de la douleur après un certain temps. Il nous est déjà arrivé à tous de ressentir une certaine raideur après avoir conservé la même posture pendant une longue période.

Qu’est-ce qu’une bonne posture ?

Il est important que les travailleurs puissent reconnaître et adopter une bonne posture, surtout lorsqu'ils occupent un emploi sédentaire au bureau, dans un environnement industriel ou en tant que conducteur. Une posture correcte doit être confortable et permettre un alignement naturel des articulations.

Le corps peut être subdivisé en trois parties anatomiques:

  • le plan sagittal, responsable de la flexion vers l'avant et vers l'arrière;
  • le plan frontal, responsable de la flexion latérale;
  • le plan transversal, qui concerne la rotation de tout ou partie du corps.

Une bonne posture garantit que ces différents plans se trouvent le plus souvent possible dans une position neutre afin que le travailleur ne se penche pas en arrière, en avant ou sur le côté et qu’il n’ait pas à tourner le haut du corps ou les membres lors de son travail. Une posture neutre permet d’atténuer la charge pesant sur les muscles, les tendons et le squelette et réduit le risque de provoquer ou d'aggraver des TMS.

Dans la pratique, les travailleurs peuvent utiliser la liste de contrôle suivante pour vérifier s’ils adoptent une posture neutre lorsqu’ils sont debout ou assis:

  • le cou doit être vertical et le dos droit;
  • les coudes doivent demeurer en dessous du niveau de la poitrine et il faut éviter d’avoir à les étendre;
  • les épaules doivent être détendues, un dossier ou un accoudoir doit être utilisé si possible et ceux-ci doivent être adaptés au corps du travailleur;
  • la rotation des avant-bras et la mobilisation excessive des poignets doivent être évitées;
  • la préhension de l’outil doit être confortable et les vêtements ne doivent pas entraver la liberté de mouvement;
  • un espace suffisant pour le mouvement des jambes et des pieds doit être prévu et il convient d’éviter de s’agenouiller ou de s’accroupir trop fréquemment;
  • des pauses en suffisance doivent être prévues entre de longues périodes de position assise et debout dans la même posture.

Les employeurs peuvent aider les travailleurs à adopter une posture correcte en les informant sur des listes de contrôle comme celle que nous venons de passer en revue et en encourageant le mouvement sur le lieu de travail lorsque cela est possible. Afin d'éviter les gestes répétitifs, l'employeur peut encourager l'alternance des tâches entre les travailleurs et donner aux travailleurs la possibilité de prendre des pauses régulières.

Pourquoi notre posture suivante est la meilleure ?

Le maintien d'une bonne posture ne suffit pas à réduire le risque de TMS, il peut même être nuisible. Les postures statiques, même si elles sont ergonomiques, constituent toujours un risque si elles sont utilisées trop souvent. Le corps a besoin d’alternance et de mouvement. La meilleure approche consiste donc à alterner différentes postures ergonomiques, en interrompant les longues périodes de travail statique par des exercices (d'étirement) et des mouvements. Mettre cette approche en pratique permet d’adopter des postures dynamiques.

Cette approche n’est pas seulement importante pour les travailleurs qui restent souvent assis, mais aussi pour ceux qui effectuent leur travail debout comme, par exemple, des ouvriers dans une chaîne de montage. Dans les deux cas, être assis et debout ne s’opposent pas. L’opposé d’être assis ou debout est de bouger.

Le changement de posture entre la position debout et la position assise n'est pas suffisant pour tous les travailleurs. L'environnement de travail doit permettre au travailleur de varier sa posture et d'intégrer le mouvement dans les routines de travail quotidiennes.

Même lorsqu’ils ne peuvent éviter de travailler debout, les travailleurs n'ont pas besoin de beaucoup d'espace pour adopter des postures dynamiques et saines. Le flux sanguin peut encore circuler correctement si le travailleur ne dispose que d'un mètre carré d'espace. Cependant, après une demi-heure de station debout, il est important que le travailleur fasse une pause.

Le travail doit non seulement faciliter les bonnes postures, mais il faut aussi veiller à ce que les bonnes postures ergonomiques soient également dynamiques. Le fait d'alterner entre la position debout, la position assise et les mouvements sans exercer de pression excessive sur le système musculosquelettique peut aider les travailleurs sédentaires à prévenir l'apparition des TMS et d'autres affections.

Plus d'informations

(Source: ‘Healthy Workplaces Campaign Newsletter 5’ - september 2021: “Static postures are harmful - dynamic postures at work are key to musculoskeletal health”)