Conséquences pour la santé

Les conséquences liées à de l’inconfort acoustique et à d’autres problèmes d’environnement de travail, peuvent jouer un rôle dans la présence de risques psychosociaux. Plus d’informations à ce sujet sont disponibles dans le thème Risques psychosociaux (RPS).

La surdité d’une personne peut survenir de deux manières différentes :

  • Un bruit d’impact trop important. Même si la personne avait une bonne audition, avait été peu exposée à des bruits importants, est jeune… un bruit d’impact trop important peut suffire à provoquer un dégât immédiat au niveau de l’oreille. C’est la raison pour laquelle la prévention doit se concentrer en premier lieu sur l’élimination des bruits d’impacts ou la réduction de leur niveau d’impact.
  • Une exposition régulière à des bruits importants. Jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, une exposition à un niveau de bruit important va entraîner des pertes auditives permanentes. Cette surdité va dépendre :
    • de l'âge du sujet,
    • du niveau d’exposition au bruit (dB(A)) sur la vie professionnelle,
    • du nombre d'années d’exposition à ce niveau,
    • de la "sensibilité" du travailleur, fonction de ses caractéristiques propres. Deux personnes de même âge, exposées durant le même nombre d’années aux mêmes niveaux d’exposition peuvent l’un avoir une surdité importante et l’autre peu de problème d’auditions. Il est donc important lors de la surveillance médicale d’identifier les personnes les plus sensibles afin de mieux les protéger.

Il n’y a pas de lien entre les pertes auditives temporaires suite à une courte exposition à des niveaux importants, et les pertes auditives permanentes (surdité).

Surveillance médicale de la santé

Que ce soit pour des bruits d’impacts ou pour une exposition régulière à des niveaux élevés, la surveillance de la santé par un médecin du travail est une obligation légale si les niveaux d’exposition dépassent les valeurs limites de la législation. On dira que le travailleur est soumis (exposé) au bruit.

La surveillance médicale consistera principalement en un examen audiométrique permettant de mesurer les pertes auditives de la personne. Des sons de différentes fréquences sont générés au niveau de l’oreille de la personne. Le niveau est progressivement augmenté et la personne doit dire quand elle perçoit le son. Cela permet de déterminer son seuil d’audition pour différentes fréquences et pour les deux oreilles.

S’il est réalisé dans de bonnes conditions (plus d’informations : fiche 19 de la brochure SOBANE Bruit), il permet de dépister la survenue de la surdité, autrement dit de montrer un début de surdité avant même que la personne ne s’en rende compte. Ainsi, si le Fonds des maladies professionnelles se base principalement sur les pertes aux fréquences relatives à la parole (1000, 2000 et 3000 Hz) pour indemniser les travailleurs atteints, mesurer à d’autres fréquences et notamment à 4000 Hz permet de dépister la surdité avant qu’elle ne devienne trop importante.

  • Bruit - Documentation externe

    Dossier Bruit (INRS - France) 

    Ce dossier contient des définitions, des explications sur les risques, l'exposition des travailleurs, la réglementation, les démarches de prévention, les travaux de l'INRS consacrés au bruit, ainsi que de nombreuses références bibliographiques.

    Sur le site internet de l’INRS, en français : le dossier Bruit

    Centre d'information et de documentation sur le bruit (CIDB - France)

    Différentes ressources (outils, publications, documentation) concernant le bruit ambiant sont disponibles sur le site du Centre d'information et de documentation sur le bruit.

    Rubrique Noise at work (HSE - Royaume-Uni)

    Différentes ressources (contrôles simples afin de vérifier la présence de risques, instruments pour évaluer l’exposition, bonnes pratiques…) sont disponibles en anglais sur le site du 'Health and Safety Executive' (HSE), dans une rubrique consacrée au bruit au travail.

    Sur le site du HSE, en anglais : la rubrique Noise at work

  • Bruit - Réglementation

    La base de la réglementation belge en matière de bruit est le titre 2 du livre V du code du bien-être au travail.

    Cette réglementation demande tout d’abord à l’employeur de prendre toutes les mesures pour assurer la protection des travailleurs contre les dommages liés au bruit (santé, audition, sécurité).

    Pour atteindre cet objectif, l’employeur doit évaluer les risques afin de prendre des mesures de prévention.

    Les valeurs limites d’exposition sont au nombre de 3 et permettent de déterminer l’ampleur du risque et les actions obligatoires à entreprendre. Elles reprennent à chaque fois la valeur limite du niveau d'exposition quotidienne au bruit (dB(A)) et la valeur limite pour un bruit d’impact du niveau de crête (dB(C)).

    • Valeurs d'exposition inférieures déclenchant l'action : 80 dB(A) et 135 dB(C): en dessous de ces valeurs, les problèmes de bruit sont des problèmes d’inconfort. Au-dessus de ces valeurs, un risque pour la santé peut apparaître.
    • Valeurs d'exposition supérieures déclenchant l'action : 85 dB(A) et 137 dB(C) : un risque pour la santé (surdité) est possible et un plan d’action est obligatoire.
    • Valeurs limites d'exposition : 87 dB(A) et 140 dB(C) : ces valeurs ne peuvent jamais être dépassées.

    Les valeurs d’action ne tiennent pas compte du port éventuel d’une protection auditive (EPI).

    Plus d’informations à ce sujet et les textes réglementaires sont disponibles sur le site internet du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, dans la rubrique Thèmes > Bien-être au travail > Facteurs d'environnement et agents physiques > Bruit.

  • Recherches

  • Cloueuses portatives − Développement de méthodes de diagnostic vibratoire et acoustique (IRSST – Canada – 2018)

    L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) de Canada a publié les résultats d’une recherche qui propose des pistes pour simplifier les méthodes d’évaluation du bruit et des vibrations émis par les cloueuses fréquemment utilisées par les charpentiers et les couvreurs, dans le but de réduire leur exposition dans le cadre de leur travail. Ces outils émettent du bruit et des vibrations à des niveaux qui mettent les usagers à risque de surdité professionnelle ou du syndrome vibratoire main-bras.

  • Bruit - Matériel de sensibilisation

    Napo dans "Le bruit ça suffit!"

    Dans la série "Le bruit ça suffit", les films d’animation Napo illustrent les principales causes de perte auditive et ils insistent sur la nécessité de réduire le bruit à la source, de prendre des mesures préventives et de porter les équipements de protection auditive appropriés. Ces films concernent l’ensemble des secteurs d’activité et des catégories professionnelles, et plus particulièrement les jeunes en formation ou avec peu d’expérience professionnelle.

    Sur le site internet de Napo : les films Napo dans... Le bruit ça suffit!