Il existe 3 grands types de matériaux permettant de lutter contre le bruit et contre les vibrations. Il est important de ne pas confondre ces 3 types de matériaux : absorbants, isolants et résilients.

Le bruit se propage des sources vers les travailleurs de manière directe (champ direct) et par réflexion (champ réverbéré) du bruit sur les parois (plafond, murs, sol…) du local. La propagation se fait en champ diffus (champ direct + champ réverbéré) et le niveau sonore auprès du travailleur va dépendre :

  • du niveau émis par la source ;
  • de la distance entre la source et le travailleur (champ direct) ;
  • de la surface des parois et du volume du local ;
  • de l’absorption du bruit par les matériaux recouvrant les parois.

Matériaux absorbants

Les matériaux absorbants sont destinés à réduire la réverbération du bruit  à l’intérieur d’un local. Ils sont caractérisés par leur coefficient d’absorption a (%) :

  • a = 0% : rien n’est absorbé et tout le bruit est réverbéré (exemple : béton lisse) ;
  • a = 100% : tout est absorbé (exemple : une porte ouverte).

L’absorption est en général meilleure à hautes fréquences, il est donc plus facile de réduire les bruits aigus que les bruits graves.

Il s’agit de matériaux absorbants poreux et donc légers (laine de verre, de roche, mousses plastiques, bois expansé…) caractérisés par une très haute absorption à hautes fréquences. L’absorption à basses fréquences peut être augmentée en utilisant des panneaux poreux semi-rigides, placés à 20 à 40 cm de la paroi arrière (faux plafond par exemple).

On placera donc ces matériaux dans un local, en général au plafond, pour diminuer la réverbération de celui-ci. Si l’activité du travailleur consiste en une exposition directe au bruit (par exemple meuler), ces matériaux seront peu efficaces pour réduire l’exposition de ce travailleur. Ils seront surtout utiles pour éviter que ce bruit ne se propage dans le reste de l’atelier et n’expose inutilement ses collègues.

Matériaux isolants

Un matériau isolant empêche le bruit de passer d’un local à l’autre ou d’un bruit extérieur vers un local ou vice versa. L’isolation entre deux locaux est l’atténuation du bruit d’un local à l’autre. Il varie en fonction de l’ensemble de la structure et de tous les matériaux séparant les deux locaux.

Plus le matériau est lourd (béton, briques…), meilleure sera l’isolation. Il est donc souvent difficile d’améliorer l’isolation acoustique d’un local une fois que celui-ci est construit car il faut augmenter le poids des parois ou remplacer le matériau initial par un matériau plus ou plus épais.

L’isolation du matériau est plus importante à hautes fréquences qu’à basses fréquences.

Un trou ou une fente ruine l’isolation acoustique de la paroi et d’autant plus qu’il est grand.

En cas d’isolation acoustique insuffisante entre deux locaux, les actions prioritaires sont de rechercher les fentes, trous, éléments faibles, de les colmater et d’agir sur la paroi commune pour la rendre plus lourde. Par exemple, le remplacement du simple vitrage par du double vitrage, plus lourd donc, améliore l’isolation par rapport aux bruits extérieurs. Les nouveaux châssis sont également mieux isolés que les anciens.

Matériaux résilients

Les vibrations d’une machine sont transmises à une tôle ou à une paroi (sol, mur...) qui vibre et rayonne le bruit. Les matériaux résilients (feutre, liège, caoutchouc, ressorts, coussins d’air…) sont destinés à bloquer la transmission des vibrations. Ils sont présentés sous forme de blocs ('silent blocs'), de tapis, ou de tapis sous un bloc de béton (dalle flottante).

Ces matériaux agissent donc directement sur les vibrations et indirectement sur le bruit. Les utiliser comme matériaux absorbants ou matériaux isolants sera une erreur car ils ne sont ni poreux ni lourds.

Les fiches 10 à 13 de la brochure SOBANE Bruit contiennent des informations complémentaires sur les matériaux acoustiques.

 

  • Bruit - Documentation externe

    Dossier Bruit (INRS - France) 

    Ce dossier contient des définitions, des explications sur les risques, l'exposition des travailleurs, la réglementation, les démarches de prévention, les travaux de l'INRS consacrés au bruit, ainsi que de nombreuses références bibliographiques.

    Sur le site internet de l’INRS, en français : le dossier Bruit

    Centre d'information et de documentation sur le bruit (CIDB - France)

    Différentes ressources (outils, publications, documentation) concernant le bruit ambiant sont disponibles sur le site du Centre d'information et de documentation sur le bruit.

    Rubrique Noise at work (HSE - Royaume-Uni)

    Différentes ressources (contrôles simples afin de vérifier la présence de risques, instruments pour évaluer l’exposition, bonnes pratiques…) sont disponibles en anglais sur le site du 'Health and Safety Executive' (HSE), dans une rubrique consacrée au bruit au travail.

    Sur le site du HSE, en anglais : la rubrique Noise at work

  • Bruit - Réglementation

    La base de la réglementation belge en matière de bruit est le titre 2 du livre V du code du bien-être au travail.

    Cette réglementation demande tout d’abord à l’employeur de prendre toutes les mesures pour assurer la protection des travailleurs contre les dommages liés au bruit (santé, audition, sécurité).

    Pour atteindre cet objectif, l’employeur doit évaluer les risques afin de prendre des mesures de prévention.

    Les valeurs limites d’exposition sont au nombre de 3 et permettent de déterminer l’ampleur du risque et les actions obligatoires à entreprendre. Elles reprennent à chaque fois la valeur limite du niveau d'exposition quotidienne au bruit (dB(A)) et la valeur limite pour un bruit d’impact du niveau de crête (dB(C)).

    • Valeurs d'exposition inférieures déclenchant l'action : 80 dB(A) et 135 dB(C): en dessous de ces valeurs, les problèmes de bruit sont des problèmes d’inconfort. Au-dessus de ces valeurs, un risque pour la santé peut apparaître.
    • Valeurs d'exposition supérieures déclenchant l'action : 85 dB(A) et 137 dB(C) : un risque pour la santé (surdité) est possible et un plan d’action est obligatoire.
    • Valeurs limites d'exposition : 87 dB(A) et 140 dB(C) : ces valeurs ne peuvent jamais être dépassées.

    Les valeurs d’action ne tiennent pas compte du port éventuel d’une protection auditive (EPI).

    Plus d’informations à ce sujet et les textes réglementaires sont disponibles sur le site internet du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, dans la rubrique Thèmes > Bien-être au travail > Facteurs d'environnement et agents physiques > Bruit.

  • Recherches

  • Cloueuses portatives − Développement de méthodes de diagnostic vibratoire et acoustique (IRSST – Canada – 2018)

    L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) de Canada a publié les résultats d’une recherche qui propose des pistes pour simplifier les méthodes d’évaluation du bruit et des vibrations émis par les cloueuses fréquemment utilisées par les charpentiers et les couvreurs, dans le but de réduire leur exposition dans le cadre de leur travail. Ces outils émettent du bruit et des vibrations à des niveaux qui mettent les usagers à risque de surdité professionnelle ou du syndrome vibratoire main-bras.

  • Bruit - Matériel de sensibilisation

    Napo dans "Le bruit ça suffit!"

    Dans la série "Le bruit ça suffit", les films d’animation Napo illustrent les principales causes de perte auditive et ils insistent sur la nécessité de réduire le bruit à la source, de prendre des mesures préventives et de porter les équipements de protection auditive appropriés. Ces films concernent l’ensemble des secteurs d’activité et des catégories professionnelles, et plus particulièrement les jeunes en formation ou avec peu d’expérience professionnelle.

    Sur le site internet de Napo : les films Napo dans... Le bruit ça suffit!