Les cancers professionnels, un défi prioritaire pour l’Europe

18.01.2017
La Commission européenne a proposé d’établir des limites d’exposition à sept substances cancérogènes. La Commission a publié un guide pour les employeurs avec des conseils pratiques destinés à faciliter leurs analyses de risques.

Sept substances visées

En mai 2016, la Commission établissait une première liste de treize agents chimiques cancérigènes. Le 10 janvier 2017, la commissaire européenne à l’Emploi et aux Affaires sociales, Marianne Thyssen, proposait d’établir des limites d’exposition sur le lieu de travail à sept substances:

  • l’épichlorohydrine, à laquelle sont exposés les travailleurs de l’industrie chimique ou de la production de papier, à l’origine de cancers du poumon;
  • l’éthylène dibromide ou dichloride, utilisée par l’industrie chimique ou pharmaceutique;
  • l’éthylène dichloride, utilisée par l’industrie chimique;
  • la méthylènedianiline, utilisée pour la production de mousses carboniques, à qui on attribue de cancers du foie ou de la thyroïde;
  • le trichloroéthylène, en usage dans l’industrie chimique, à la base de cancers du foie et du rein;
  • des mélanges utilisés pour la liquéfaction ou gazéification du charbon ou la production de zinc, qui provoquent des réactions allergiques de la peau;
  • des huiles automobiles réutilisées pour la lubrification, à qui on attribue des cancers de la peau.

Ces propositions dégagées sont en début de parcours. Elles devront bien sûr être adoptées et amendées par le Conseil et le Parlement européens puis mises en œuvre par les Etats membres.

Règles claires, modernisées, appliquées

“Aujourd’hui, nous présentons un plan d’action clair pour la sécurité et la santé au travail au XXIe siècle, avec des règles claires, modernisées et appliquées effectivement sur le terrain”, a commenté Marianne Thyssen. “Nous réalisons notre engagement de lutter contre les cancers liés au travail, en nous attaquant à l’exposition à sept agents chimiques cancérigènes, ce qui permettra d’améliorer la protection de quelque quatre millions de travailleurs en Europe.”

Dans sa volonté de moderniser la législation et la politique européenne en matière de santé et sécurité au travail, la Commission met l’accent sur trois priorités. Premier défi : répondre à la question des cancers professionnels, en proposant de modifier la directive sur les agents cancérigènes et mutagènes. D’où la présente proposition.

Il faut savoir que le cancer représente le principal risque pour la santé sur le lieu de travail. Dans l’Union européenne, cette maladie est à l’origine de plus de la moitié des décès dus à des maladies professionnelles.

Ensuite, la Commission souhaite lancer et conduire, d’ici deux ans, un programme pour la suppression ou la mise à jour des dispositions dépassées dans certaines directives sur la sécurité et la santé au travail.

Un guide pour les PME

La Commission souhaite aider les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME) et les microentreprises, à se conformer aux règles en matière de santé et de sécurité. Pour cela, un guide pratique vient d’être publié pour les employeurs avec des conseils pratiques destinés à faciliter leurs analyses de risques et à les rendre plus efficaces.

Le guide en anglais est disponible sur le site de la Commission européenne: Health and safety at work is everybody’s business - Practical guidance for employers.

Plus d’informations

Actualité sur le site de la Commission européenne: La Commission lance une nouvelle initiative visant à améliorer la santé et la sécurité des travailleurs.