Maux de dos

Le risque de maux de dos est favorisé par le manque d’exercice physique et les positions assises inadéquates et prolongées. Les postures les plus éprouvantes pour le dos sont la position courbée, la position assise "affaissée" et le dos en torsion. Sur un siège qui n’offre pas un soutien suffisant pour le dos, les muscles dorsaux doivent fournir des efforts supplémentaires qui peuvent, à leur tour, provoquer des maux de dos.

D’autre part, les travailleurs sur écran doivent veiller à s’asseoir dans une position suffisamment "active" afin de renforcer leurs muscles de manière durable. Les travailleurs sur écran souffrent souvent de problèmes de dos tels que douleurs musculaires dues à la fatigue, lumbago ou douleurs dans la région lombaire.

Troubles au niveau des épaules et du cou

Les douleurs aux épaules et au cou sont souvent causées par le fait de travailler les épaules relevées (les coudes reposant sur un plan de travail trop haut), les bras insuffisamment soutenus (le clavier et la souris étant trop éloignés) et la tête tournée ou inclinée (l’écran, le clavier et les documents étant mal placés).

Troubles au niveau des coudes, des poignets et des doigts

Lors du travail de saisie au clavier, on utilise uniquement les doigts. Les muscles qui activent les doigts s’étendent jusqu’au coude en passant par le poignet. Lorsqu’on travaille au clavier, il est donc préférable de garder les coudes et les poignets dans la position la plus neutre possible. Le fait de travailler assis devant une table ne facilite pas les choses. Le clavier et la souris se trouvent sur la table, obligeant le travailleur à pivoter le poignet (la paume vers le bas) et à plier le coude.

Les positions extrêmes du poignet (p.ex. main surélevée sur un clavier trop haut, poignets trop tournés vers la gauche ou la droite ou encore trop fortement appuyés sur la table) et la flexion prolongée ou l'extension extrême des coudes entraînent d’autres problèmes. La tension au niveau des poignets et des coudes devient, en effet, trop grande. Cela peut déboucher sur des troubles musculaires et des tendinites.

Troubles oculaires

Le travail sur écran implique de regarder des petits caractères (lettres, chiffres) pendant des heures. Cela peut déjà constituer une source de fatigue en soi. En outre, l’écran est une source lumineuse. D'autres facteurs peuvent être à l’origine des troubles :

  • reflets sur l’écran ;
  • contrastes trop importants dans le champ de vision ;
  • écran de mauvaise qualité ;
  • profondeur de vue insuffisante derrière l'écran ;
  • mauvaise utilisation des couleurs et caractères peu lisibles à l’écran ;
  • acuité visuelle et lentilles correctives ;
  • distance inadéquate entre les yeux, l’écran et les documents ;
  • quantité de lumière.

Les troubles les plus fréquents sont la fatigue, les yeux secs (ce qui peut aussi être provoqué par les courants d'air), irrités et larmoyants.

Problèmes de confort et de climat

Les travailleurs sur écran se plaignent souvent de la chaleur, du froid et des courants d’air, de nausées, de maux de tête et de problèmes respiratoires. Ceci s’explique principalement par le fait qu’une personne assise en permanence est très sensible aux variations du climat intérieur.

De plus, la tolérance varie fortement d’une personne à l’autre. Là où un travailleur considère qu'il fait trop chaud, l’autre trouve la température parfaite.

Quelques plaintes souvent entendues :

  • trop chaud : à cause du chauffage difficile à régler, des fenêtres qui ne s'ouvrent pas, de toutes sortes d'appareils (écrans, imprimantes, photocopieuse...) ;
  • froid et courants d'air : à cause d’une climatisation ou d’un chauffage mal réglé ;
  • atmosphère malsaine : à cause d’un manque de ventilation dans les locaux, de la présence de substances chimiques nocives, de produits de nettoyage, de champignons, de poussière... ;
  • air trop sec : ce problème se manifeste surtout en hiver.

Problèmes de fatigue

Le travail sur ordinateur demande une grande concentration et offre peu d’occasions de détente, ce qui, en soi, peut déjà provoquer une sensation de fatigue physique. Le manque d’exercice et une mauvaise ventilation sont d’autres causes possibles de la sensation de fatigue.

Problèmes de stress

Le stress résulte d’une perturbation de l’équilibre entre la charge que l’on doit supporter et notre capacité à supporter la charge. Si, en outre, le travailleur manque de possibilités d’adaptation et/ou de soutien de la part de ses collègues et de ses supérieurs, cela ne fait que renforcer le stress.

Dans certains cas, des facteurs matériels, comme l'aménagement du lieu de travail, peuvent être une source de tensions. Le fait d'avoir les yeux des collègues ou une porte dans le dos peut susciter notamment un sentiment de menace. Le fait de ne pas disposer, par manque d’espace, d’un territoire propre peut également être une source de stress.

D’autres caractéristiques propres au travail sur écran peuvent engendrer du stress :

  • la communication par email et l’attente d’une réponse rapide aux questions ;
  • les défaillances occasionnelles de l’outil de travail (internet, serveur, logiciels...) ;
  • une connaissance insuffisante de la technologie et des logiciels ;
  • des logiciels inadaptés qui ne permettent pas de faire le travail requis.
  • Ergonomie - Publications

    Guides Déparis (SPF Emploi – Belgique)

    Les guides Déparis (SOBANE), permettent d’aborder l’ensemble d’une situation de travail, de manière participative, en se basant sur l’activité réelle de travail, afin de déterminer des actions permettant d’améliorer les conditions de travail. Il s’agit d’outils permettant d’initier une démarche ergonomique.

    Sur le site Sobane.be : les guides Déparis

  • Ergonomie - Réglementation

    Loi relative au bien-être

    La loi du 4 août 1996 relative au bien-être impose aux employeurs de prendre des mesures afin de garantir le bien-être de leur personnel. L’ergonomie figure au rang des principaux domaines concernés, aux côtés de la sécurité du travail, de la protection de la santé, des aspects psychosociaux (dont la violence et le harcèlement moral ou sexuel), de l’hygiène du travail, de l’embellissement du lieu de travail et des mesures prises par l’entreprise en matière d’environnement pour ce qui concerne leur influence sur les autres domaines.

    Les principes ergonomiques dans la législation

    Les principes d’ergonomie forment un véritable fil rouge tout au long du texte de loi.

    L’employeur doit adapter le travail à l'homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail, ainsi que le choix des équipements et des méthodes de travail.

    Il est également tenu d’analyser les risques et de planifier la prévention en visant une approche de système qui intègre, entre autres, les éléments suivants : la technique, l'organisation du travail, les conditions de vie au travail, les relations sociales et les facteurs ambiants au travail.

    Mesures de prévention

    Les mesures de prévention concernent les différents domaines d’intervention et touchent très souvent aux principes d’ergonomie :

    • l’organisation générale de l’entreprise ;
    • l’agencement du lieu de travail ;
    • la conception et l’adaptation des postes de travail ;
    • le choix et l’utilisation des équipements de travail ;
    • la protection contre les agents physiques ;
    • le choix et l’utilisation des équipements de protection collective et individuelle et des vêtements de travail ;
    • la signalétique en matière de sécurité et de santé ;
    • la surveillance de la santé ;
    • les aspects psychosociaux.

    Par ailleurs, la description des tâches des services internes et externes de prévention et de protection au travail renvoie également à différents aspects liés à l’ergonomie (analyse des risques, facteurs ambiants, analyse de la charge de travail, mesures techniques et organisationnelles, fatigue physique et mentale, causes d’accidents et de maladies liées au travail...

    Le conseiller en prévention-médecin du travail est, lui aussi, chargé de surveiller l’interaction entre l’homme et son travail et, plus particulièrement, l’adaptation du travail à l’homme (méthodes de travail, lieu de travail…).

    Le comité pour la prévention et la protection au travail est, quant à lui, chargé de donner son avis sur les innovations relatives aux équipements de travail, aux conditions de travail, à l’influence des facteurs ambiants, aux mesures liées à l’adaptation des techniques afin de prévenir la fatigue et aux mesures spécifiques concernant l’adaptation des postes de travail aux personnes souffrant d’un handicap.

    Plus d’informations à ce sujet et les textes réglementaires sont disponibles sur le site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, dans la rubrique Thèmes > Bien-être au travail.

    Il existe, d'autre part, une réglementation spécifique concernant la taille et la qualité des espaces de travail, l'éclairage, le climat (température, humidité et aération).
    D’autres textes de loi renvoient également aux principes d’ergonomie, notamment, la législation relative aux équipements de travail, aux vêtements de travail et aux équipements de protection individuelle, à la protection de la maternité, aux chantiers temporaires ou mobiles, au travail de nuit, aux sièges de travail et de repos, à la signalisation sur le lieu de travail, à l’emploi des jeunes ou à l’emploi intérimaire. 

    Titre 3 relatif à la manutention manuelle de charges du livre VIII du code du bien-être au travail

    Ce texte réglementaire fixe toute une série de mesures de prévention relatives à la manutention manuelle de charges en s’appuyant sur des exemples de dangers liés:

    • à la charge;
    • à l’effort physique;
    • à la tâche;
    • au lieu de travail et aux conditions de travail.

    Le texte énumère ensuite les différentes obligations de l’employeur. Ce dernier doit adopter des mesures de prévention destinées, en premier lieu, à réduire les risques par le biais de solutions de nature technique et organisationnelle. Les risques doivent être évalués et minimisés. Les travailleurs doivent également être informés et bénéficier de formations relatives à la réduction des risques. L’entreprise doit enfin instaurer une surveillance de la santé des travailleurs exposés aux risques.

    Plus d’informations à ce sujet et les textes réglementaires sont disponibles sur le site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, dans la rubrique Thèmes > Bien-être au travail > Charge ergonomique > Manutention manuelle de charges

    Titre 2 relatif aux écrans de visualisation du livre VIII du code

    Ce texte réglementaire fixe toute une série de mesures de prévention ou de prescriptions minimales.

    L’employeur est tenu de:

    • procéder à une analyse des postes de travail sur écran;
    • prendre les mesures qui s’imposent concernant l’adaptation du poste de travail, du bureau et du siège, de l’écran et du clavier, des logiciels, de l’environnement de travail (climat et éclairage) et de l’organisation du travail;
    • prévoir une formation pour les travailleurs concernés;
    • prévoir une évaluation de santé portant notamment sur les capacités visuelles des travailleurs (dispositif de correction éventuel). 

    Plus d’informations à ce sujet et les textes réglementaires sont disponibles sur le site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, dans la rubrique Thèmes > Bien-être au travail > Charge ergonomique > Travail sur écran.

    Titre 3 relatif aux vibrations du livre V du code

    Ce texte réglementaire couvre les vibrations mains-bras (provoquées par les machines vibrantes, par exemple) et les vibrations de l'ensemble du corps (provoquées par les engins roulants, par exemple). L’objectif global est d’éviter les vibrations. S’il n’est pas possible de les supprimer intégralement, il convient de procéder à une évaluation des risques en tenant compte des valeurs limites. Lorsque le risque est avéré, l’employeur est tenu d’adopter des mesures techniques et organisationnelles. Par ailleurs, les travailleurs exposés font l’objet d’une évaluation de santé. 

    Plus d’informations à ce sujet et les textes réglementaires sont disponibles sur le site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, dans la rubrique Thèmes > Bien-être au travail > Facteurs d'environnement et agents physiques > Vibrations.

    Normes européennes

    Différentes normes européennes intègrent des aspects liés à la charge physique. Quelques exemples de normes :

    La norme ISO 11228 "Ergonomie – Manutention manuelle" propose des lignes directrices concernant la manutention manuelle des charges. Les trois volets de cette norme abordent des aspects spécifiques : "Manutention verticale et horizontale" (partie 1 - 2003), "Actions de pousser et tirer" (partie 2 - 2007) et "Manipulation de charges faibles à fréquence de répétition élevée" (partie 3 - 2007).

    Autres normes intéressantes :

    • EN 547 : Sécurité des machines – mesures du corps humain
    • EN 614 : Sécurité des machines – principes ergonomiques de conception
    • EN 894 : Sécurité des machines – spécifications ergonomiques pour la conception des dispositifs de signalisation et des organes de service
    • EN 29241 : Exigences ergonomiques pour travail de bureau avec terminaux à écrans de visualisation (TEV)

    Dans la pratique, les experts en ergonomie confrontent les situations de travail concrètes aux différentes normes en vigueur. Ces normes peuvent également servir de source d’information pour les non-initiés de par les listes de contrôle claires qu’elles proposent.

  • Questions parlementaires

  • 21608 Chambre - Le poids maximum autorisé pouvant être soulevé par les travailleurs